En France, tout a été écrit sur lui, mais assez rarement son contraire. Dans un pays parfois baigné d’un antiaméricanisme issu du gaullisme et du communisme, religions politiques majeures de l’après-guerre, et exacerbé par les années Bush – que les Français, et autres Européens, considéraient comme un âne doublé d’un menteur va-t-en-guerre – pour avoir connu une sensible accalmie à l’arrivée d’Obama, l’élection de Donald Trump a fait l’effet d’un raz de marée similaire à celui qu’aurait engendré l’élection d’un Jean Marie Le Pen.
Pour beaucoup, l’Amérique aurait sombré, ne se redresserait jamais et, tout compte fait, l’image archétypale du cow-boy inculte et violent, nourri aux hamburgers ne pouvait désormais que coller à ce pays trop puissant, ultracapitaliste et pétri d’injustices et d’inégalités.
Mais au-delà de la détestation systématique et savamment orchestrée qu’engendre le nouveau président américain, force est de constater qu’après 8 ans du management mou et partisan de Barak Obama (l’on se souviendra de son hallucinant discours du Caire, et de ses courbettes d’allégeance devant le roi d’Arabie Saoudite, mais surtout de sa passivité face aux atrocités commises par le dictateur Assad et ses souteneurs iraniens) la puissante Amérique est de retour sur le devant de la scène.
Elle n’est déjà plus le simple observateur paralysé d’une montée de la violence qui par certains aspects ferait penser aux scènes terrifiantes de World War Z, film dans lequel les zombies se multipliaient sans que personne ne sache les contenir et encore moins les contrer. Pour rester dans l’analogie cinématographique, depuis l’élection de Trump, il semble bien que le sheriff soit de retour dans la ville. D’où son exécration au cœur d’une culture qui, contrairement aux USA, n’aime mettre en scène les policiers que s’ils sont corrompus, abusifs de leur pouvoir, ou totalement idiots.
De fait, dès son arrivé à la Maison Blanche, Donald Trump a su retrousser les manches pour tenter de trouver des solutions aux menaces de plus en plus nombreuses pour la paix mondiale, selon un principe sain, hérité de Platon, et apprécié de Churchill: si vis pacem para bellum. Si tu veux la paix, sois prêt pour la guerre!
Nulle surprise que le pacifiste Obama ait haï Churchill au point de faire enlever son buste de la Maison Blanche, alors que, dès son installation au pouvoir, Trump s’est empressé de le faire remettre.
Certes, nous, français, pourrions nous sentir vexés qu’un président américain nouvellement élu ne daigne recevoir ni même s’adresser au chef de notre propre gouvernement. Il est clair que pour Trump, la France de François Hollande comptait à peu près autant, sinon moins, sur le plan géopolitique, que le Portugal.
En revanche, tout observateur objectif, ne pourra que constater les avancées sécuritaires de ces premiers mois en rupture totale avec la politique de son prédécesseur.
Encore une fois du Churchill!
Alors que Chamberlain et Daladier, le teint blafard et le sourire triste, se félicitaient d’avoir abandonné la Tchécoslovaquie aux mains d’Hitler, en échange d’une promesse de paix prélude à la guerre la plus meurtrière de toute l’histoire, le grand homme Anglais, résuma la situation d’une phrase cinglante et prophétique: «Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur et ils auront la guerre» (7 novembre 1938).
Churchill aurait sans doute jugé Obama de la même manière.
Car, tandis qu’un Iran aux ambitions nucléaires, hégémoniques et génocidaires était à deux doigts de se fissurer, l’histoire retiendra sans aucun doute que c’est Obama (celui de la débâcle irakienne, l’Obama du lâche abandon de son ambassadeur torturé à mort à Benghazi, celui des menaces jamais suivies d’effet lorsque Assad dépassa la ligne rouge fixée par l’administration américaine en gazant sa propre population civile, l’Obama nobélisé pour ses visions pacifistes) qui permit aux Ayatollahs de stabiliser leur pouvoir tout en poursuivant leur politique hégémonique et répressive, sur fond de terrorisme et de négation des droits de l’homme.
Cette philosophie molle et non-interventionniste issue de la contre-culture et du traumatisme vietnamien, avait déjà, sous Carter, permis aux islamo-fascistes de renverser le Shah, et à Clinton de se laisser berner par le gouvernement de Pyangyang ( lorsque, en 1994, il négocia une aide économique à la Corée du Nord en échange d’une promesse de respecter le traité de non-prolifération signé en 1985, qui, bien évidemment, n’a jamais été tenue).
L’aveuglement, volontaire ou non, face à la répétition de l’histoire permit également au président Obama de célébrer naïvement sa victoire diplomatique tandis que l’Iran continue de célébrer la sienne par des défilés militaires de triste mémoire, le financement du terrorisme, notamment par son soutien au Hezbollah, et la poursuite de son programme de développement de missiles longue portée.
Mais voici qu’un nouveau leader américain semble, quant à lui, avoir retenu la leçon de Churchill.
Citons pour l’illustrer trois de ses actions.
La première, et non des moindres, est le bombardement massif de la base aérienne d’Al-Chaayrate, après que, sur ordre de Bachar Al Assad, et, sans aucun doute, sur instruction de son commanditaire iranien, l’armée syrienne a massacré une partie de la population de Khan Cheikhoun par l’envoi de gaz sarin.
Contrairement à Obama, Trump avait promis de ne pas intervenir en Syrie. Mais, le nouveau président américain n’est pas de la même trempe que son prédécesseur. Et s’il a changé d’avis, c’est tout en son honneur, car ce revirement est né d’une vision d’horreur. Celle des enfants et des bébés gazés, en train de suffoquer.
La seconde a vu le jour au même instant, et l’incident par lui-même aurait mérité de faire les grandes lignes de plus d’un quotidien. Car, au moment où 59 missiles Tomahawks envoyaient un message clair au reste du monde par la destruction de la base aérienne d’où étaient partis les avions porteurs de gaz, le président Trump dînait à Mar el Largo avec son homologue chinois. «À propos, aurait-il annoncé à Xi Jinping, tandis qu’était servi le dessert, nous venons de bombarder la Syrie»
De quoi faire vaciller toute la structure diplomatique développée par des décennies d’attentisme face à une Chine terrifiante par sa formule d’expansionnisme économique, et son protectionnisme d’états voyous.
Avec l’arrivée du gâteau, tout a changé.
Il est à noter que, tandis que Trump continue d’être accusé d’avoir été mis au pouvoir par Poutine – les anti-Trump ne sont pas à une théorie d’un complot près – ce revirement politique a instantanément détaché la Chine de son alignement quasi systématique avec la Russie au conseil de sécurité. Il est également à noter que le bombardement de la Syrie a relancé une sorte de guerre froide entre les États Unis et l’ex URSS, qui est désormais poussée, si elle veut sortir de son enlisement économique et de son isolement politique, a s’éloigner progressivement de l’axe du Mal, composé par l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et le gouvernement de Pyongyang.
Il faut, enfin, reconnaître au président Trump d’avoir su trouver les arguments qui ont poussé le gouvernement de Pékin à un lâchage symbolique de son allié nord Coréen. Ralentissement des vols «touristiques» entre Pékin et Pyongyang. Blocage des importations de charbon. Abstention au conseil de sécurité. Sans compter, l’acceptation de facto d’une présence militaire américaine accrue dans la région, par l’arrivée du porte avion Carl Wilson et de sa flotte en mer du Japon…
Incidemment, et assez curieusement, les pays de l’Otan, donc protégés par l’ombelle américaine, se sont récemment sentis dans l’obligation de payer à l’Amérique des années de cotisations en retard, honorant de la sorte leur part du contrat, et de développer une section destinée à la lutte contre le terrorisme, ce à quoi certains avaient longtemps rechigné.
Et voici que s’ouvre un nouveau volet de la politique étrangère américaine, dont pourrait bien dépendre une paix attendue depuis près d’un siècle. Dans quelques jours, alors qu’Israël vient de fêter le soixante neuvième anniversaire de son indépendance, et que sera bientôt célébrée la réunification de Jérusalem, reconquise par la victoire de 67, la Maison Blanche a annoncé la relance des négociations avec l’Autorité Palestinienne, à condition que celle-ci cesse de financer et d’inciter le terrorisme en faisant de ses tueurs d’enfants des héros nationaux salariés. Mahmud Abbas a beau avoir félicité et remercié le président américain, il est désormais clair qu’il ne pourra pas continuer à prétendre préparer son peuple à la paix, comme il vient de le faire une fois de plus devant les médias, alors qu’un tiers de son budget est consacré aux salaires des terroristes emprisonnés en Israël et à leurs familles. Un «détail» volontairement omis dans toutes ses déclarations sur le processus de paix par l’administration américaine précédente.
Dans la même foulée, Trump prépare sa visite officielle en Israël, où, il semblerait qu’il puisse s’apprêter à annoncer le déplacement de l’ambassade américaine de Tel Aviv vers la capitale non encore reconnue de l’État hébreu, Jérusalem.
Certes, les pays arabes ne seront pas très contents. Mais auront-ils le choix quand l’Iran chiite est une menace bien plus pressante que cette défaite symbolique? Certes Mahmud Abbas a menacé et trépigné. Mais il se trouve que toute politique n’ayant, jusqu’à ce jour jamais tenu compte de la phrase de Platon reprise par Churchill a échoué à pacifier la région. Si vis pacem para bellum. Il faut, en effet, faire preuve de sa force et de sa détermination pour obtenir la paix lorsque l’adversaire ne sait survivre que dans le conflit.
En reconnaissant l’appartenance de Jérusalem à son peuple d’origine, au-delà des mensonges et des détournements perpétrés à répétition par l’UNESCO et autres organisations onusiennes phagocytées par la majorité arabe automatique, Trump pourrait bien faire une nouvelle démonstration de force qui lui permettrait d’acquérir la stature d’un Churchill. Celui-ci, sachant faire la différence entre Islam politique et musulmans, considérait l’islamisme comme la «plus grande force rétrograde de tous les temps».
C’est d’ailleurs pour cela que Barak Hussein Obama le haïssait.
Publié avec l’autorisation du Figaro